Dans le cadre du Printemps de l'Histoire-géo, Benjamin Thierry donnera une conférence sur le thème de l'Histoire à l'ère du numérique le jeudi 02 juillet à 18h.
Benjamin G. Thierry est maître de conférence en histoire contemporaine à Sorbonne Université. Ses recherches portent en particulier sur la socialisation des technologies numériques : le rôle des interfaces homme-machine dans la diffusion de l’informatique en France, dans la télématique grand public et au sein des foyers avec l’apparition de la micro-informatique. Vice-président numérique de Sorbonne Université, il détermine et oriente la stratégie digitale de l’établissement.
Il a notamment écrit Le Minitel. L’enfance numérique de la France (2012, avec Valérie Schafer), Réseaux et sociabilités de papier. La presse micro-informatique, espace pionnier de co-participation (2018), Qu’est-ce qu’une archive du web ? (2019, avec Francesca Musiani, Camille Paloque-Bergès et Valérie Schafer).
À propos de la conférence
En 1968, Emmanuel Le Roy Ladurie s’était laissé aller à une prophétie un rien provocante en déclarant : « l’historien de demain sera programmeur ou il ne sera plus ». Cinquante ans plus tard, force est de constater que l’historien est toujours là et qu’il n’est pas devenu programmeur à quelques exceptions près.
Pour autant, la pratique de l’histoire a considérablement évolué, prise dans le puissant courant de la numérisation du monde dont les effets sont partout sensibles. Comment aurait-il pu en être autrement à l’heure des grands bouleversements qui affectent sans distinction travail, loisirs, mais aussi nos rapports aux autres et à nous-mêmes ?
Ce sont ces évolutions que se propose d’aborder cette conférence, sans prétendre à l’exhaustivité et dans le but d’esquisser des pistes de réflexion sur ce que signifie « faire de l’histoire » à l’ère numérique.
Dans un premier temps, nous nous pencherons sur l’apparition et les enjeux de nouvelles catégories de sources nativement numériques avec l’exemple des archives du Web.
Il s’agira ensuite d’examiner les mutations de l’écriture de l’histoire engendrées par l’ordinateur devenu outil quotidien et d’en apprécier les effets concrets sur nos régimes de connaissances.
Enfin, nous montrerons qu’en dépit de ces nombreux changements, l’historien conserve un rôle de premier plan pour contribuer à une meilleure compréhension du monde, dans le contexte de crise de confiance que traversent toutes les autorités sous l’effet conjugué des fake news et des vérités alternatives.
Cette conférence s’adresse aux amateurs d’histoire, intéressés par les conditions de production contemporaine du récit historien, aux collègues du supérieur, du secondaire et aux étudiants qui pratiquent dans ce contexte numérique et qui souhaitent engager un dialogue sur les mutations récentes de leur discipline.
Comments