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Jeanne d'Arc, fille de la frontière : la plus française des Lorraines ?

Dernière mise à jour : il y a 10 heures

L’histoire de cette grande héroïne militaire et religieuse a suscité une abondante reprise mémorielle. Derrière les célébrations, les statues ou les récits : les différentes facettes du mythe soulèvent une question d’identité. Retour en Lorraine, là où tout a commencé.


De notre série de podcasts : Les grands noms de l'histoire lorraine



L’ouest vosgien : le pays de Jeanne. Dès le XVIe siècle, sa mémoire se perpétue à Domrémy, son village natal. Sa maison devient rapidement un lieu de souvenir et de pèlerinage. Les premières représentations de Jeanne, comme celles issues des Chroniques d'Enguerrand de Monstrelet, la représentent en armure, brandissant une épée ou un étendard. Des symboles de sa mission divine et de sa détermination. Ces illustrations insistent sur sa foi inébranlable et son caractère de sainte guerrière.


Une représentation variée, symbole d’une perception régionale


Dans la région lorraine, l’héroïne se voit attribuer une figure avant tout paysanne et mystique, reflet de ses origines et de son parcours spirituel. Des statues, comme celle réalisée à Toul à la fin du XVIe siècle, et des monuments tels que la chapelle au Bois-Chenu, érigée par la famille Hordal au XVIIe siècle, témoignent de cette perception singulière. L'Université de Pont-à-Mousson conserve également des archives et des traces de son héritage familial. Lieux de prière, œuvres culturelles et préservation de ses origines au-delà de sa mission. Contrairement à la ville d’Orléans où Jeanne est principalement célébrée pour ses exploits militaires, la région de l’est de la France met en avant le caractère pieux et rural de l’enfant « des marches de Lorraine ».



Une figure qui transcende les frontières et les époques


Partout en France et ailleurs, Jeanne d’Arc devient un symbole emblématique. L’héroïne est redécouverte par des artistes et des historiens notamment au XIXe siècle à travers le mouvement romantique. Le peintre Jules Bastien-Lepage réalise l’œuvre « Jeanne d’Arc » illustrant la jeune fille en paysanne dans son jardin à Domrémy, écoutant les voix qui la guideront. Les artistes capturent son humanité et sa piété. L’essence de sa jeunesse et de son innocence. Au fil des siècles, son visage est adopté par divers mouvements politiques et sociaux. Elle devient un emblème de résistance et de courage face à l’adversité.


Jeune paysanne mystique et héroïne militaire, Jeanne d’Arc continue d’inspirer les artistes et de questionner les historiens du monde entier. C’est une figure universelle aux multiples facettes. Un mythe qui perdure et se réinvente sans cesse.


« Quelle légende plus belle que cette incontestable histoire ? » Épilogue de Jeanne d'arc - Jules Michelet (1841)

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