Le 22 octobre 1941, 48 otages sont exécutés par la Wehrmacht, à Châteaubriant, Nantes et Paris. Parmi eux, le nom le plus connu est certainement celui du jeune Guy Môquet, dont la dernière lettre avait suscité l’émoi du président Nicolas Sarkozy. Mais pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ? À l’été 1941, suite à la rupture du pacte de non-agression entre l’Allemagne nazie et l’Union Soviétique, les mouvements communistes français s’engagent dans des actions clandestines de lutte armée et de sabotage.
Ainsi, trois jeunes résistants sont envoyés en commando à Nantes et abattent le Feldkommandant de Loire-Inférieure Karl Hotz le 20 octobre. En guise de représailles, les autorités d’occupation font fusiller 48 personnes (et non 50) le 22 octobre pour lutter contre les « mouvements séditieux communistes », conformément au nouveau « Code des otages ». Les dignitaires nazis pensaient soumettre la société française par la terreur, mais ces exécutions de masse mettaient surtout en avant la cruauté de la répression et ont puissamment alimenté la haine à l’encontre de l’occupant. Trois ans plus tard, après la Libération, le conseil municipal de Nantes rend hommage à ces 48 prisonniers abattus en nommant l’une des principales avenues de la ville le Cours des 50-Otages.
Et nous célébrons en ce même 22 octobre les 100 ans de la naissance de Georges Brassens, qui aurait certainement entonné la chanson « Mourir pour des idées » à cette occasion pour dénoncer l’absurdité de la guerre et le rejet des idéologies mortifères.
Pour aller plus loin :
* Eismann, Gaël. « Représailles et logique idéologico-répressive. Le tournant de l'été 1941 dans la politique répressive du Commandant militaire allemand en France », Revue historique, vol. 669, no. 1, 2014, pp. 109-141.
* « Des usages étatiques de la lettre de Guy Môquet », Laurence De Cock, Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire, 21 mai 2007.
* « 22 octobre 1941, Exécution des Cinquantes otages », Archives de la ville de Nantes, Histoire et mémoires n°1, octobre 2016.
* Les fusillés de Châteaubriant – 22 octobre 1941. Paris : Ministère de la Défense – Secrétariat général pour l’administration – Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives – Collection « Mémoire et Citoyenneté » n°20, 2001.
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