En ce jour de Halloween, fête d’origine celte, revenons sur l’histoire des sorcières et de leur persécution. L’imaginaire populaire associe cet intitulé à des femmes pactisant avec les forces obscures et mises au bûcher pendant le Moyen Âge. Cependant, la période où l’éradication des individus ou des communautés accusées de sorcellerie est bien plus vivace lors de la Renaissance. En effet, avant le XIVe siècle, l’Église et le pouvoir temporel concentrent leurs préoccupations sur la traque des hérésies, c’est-à-dire des mouvements religieux contraires aux dogmes établis. Progressivement et surtout à partir du XVe siècle, les autorités ecclésiastiques et civiles entretiennent la confusion entre hérétiques et pratiques diaboliques. Dans un contexte de forte intolérance entretenue par les guerres de religion, les personnes poursuivies sont bien souvent des femmes indépendantes, des marginales, désignées comme bouc-émissaires et responsables des maux du temps par les élites cultivées. Ce phénomène va mener à la traque, à la poursuite judiciaire, au lynchage et à l’exécution de dizaines de milliers de personnes dans l’Occident de l’époque moderne.
Pour aller plus loin :
- « La Sorcière et l’Occident », Guy Bechtel, 1997 ;
- « Les sorcières existent bel et bien. Et depuis des siècles, elles sont persécutées », Karen Gardiner, National Geographic, 29 octobre 2020 ;
- « La chasse aux sorcières ! », vidéo de La Tronche en Biais, conférence avec Olivier Silberstein, 15 janvier 2020 ;
- Le réseau Limédia, associant les bibliothèques et médiathèques du Sillon Lorrain, donne accès à des exemples de procès de sorcellerie ayant eu lieu en Lorraine à l’époque moderne ;
- « Désintox. Non, Halloween n'est pas une fête originaire des États-Unis », France Info, 26 octobre 2021.
- « Pourquoi brûlait-on les sorcières ? », Le Pourquoi du comment : histoire, France Culture, 27 octobre 2021.
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