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« La science historique sert de décrypteur de phénomènes passés et est en cela un outil pour prendre du recul face aux discours, aux événements, quels qu'ils soient » - Laurent Jalabert

Histoire d'en Parler : Pouvez-vous présenter votre parcours ainsi que les principaux axes de réflexions et de recherches que vous avez menés ?

Laurent Jalabert
Laurent Jalabert

Laurent Jalabert : J'ai un parcours presque classique : concours, enseignement dans le secondaire, doctorat, avec également quelques années dans l'administration d'établissement d'enseignement. Mon intérêt premier - qui reste un axe important de mes recherches - est autour de la thématique des frontières, religieuses et politiques. Je crois en effet à l'importance du territoire, dans certaines régions, sur la formation des identités collectives, ce que d'aucuns relèvent à travers le terme de "frontières fantômes". Toujours à partir du territoire, j'ai ouvert mes recherches à des aspects militaires et patrimoniaux, comme aussi politiques avec un intérêt particulier pour l’État moderne lorrain.


Selon vous, comment pourrait-on démocratiser l'Histoire (en tant que science historique) auprès d'un public large ? Et pourquoi le faire ?

L'histoire est déjà très démocratisée - voire popularisée (ce qui n'est pas la même chose) - dans notre pays, plus qu'on ne veut bien le dire ! Toutefois, la science historique peine peut-être à se faire entendre en tant que telle, dans sa traduction au grand public, certainement parce que des chercheurs se refusent à une forme de transmission/vulgarisation qui rime pour eux avec simplification. Or, même les démonstrations historiques complexes relèvent d'une construction imparfaite en regard de ce que nous pouvons entrevoir du passé ; il faut dès lors admettre modestement cette réalité et transmettre au mieux, tout en sachant que plus l'on est spécialisé, plus on est normalement à même de dire simplement les choses sans les dévoyer ! Ainsi, transmettre par l'échange, le dialogue, reste une nécessité parce que le savoir, sous quelque forme qu'il soit, est un outil d'analyse et de réflexion pour les individus et les citoyens. Une histoire ouverte est une nécessité pour comprendre des identités, des réactions, des postures, bref, le monde qui nous entoure !


Dans quelle mesure la réflexion universitaire permet de confronter la réalité historique et les représentations ?

Dans mes recherches, il y a de nombreux cas où les représentations, les "mythes", prennent le pas sur la réalité historique. Il s'agit dès lors de prendre cet objet, dans sa vision à tel moment, pour en déconstruire l'image parfois – souvent ? - faussée. La science historique sert de décrypteur de phénomènes passés et est en cela un outil pour prendre du recul face aux discours, aux événements, quels qu'ils soient.


Vous participez aux Nocturnes de l'Histoire qui auront lieu le 30 mars à la Bibliothèque Stanislas de Nancy, de quoi allez-vous parler afin de donner envie aux gens de venir vous écouter ?

Ma participation se fera en deux temps. D'une part, je vais aborder la question des pirates et de la BD...parce que j'aime bien les mythes et la BD, tout simplement ! Et à chaque fois, on retrouve l'historien comme une sorte de Sisyphe des temps modernes : par exemple, vous pouvez écrire tout ce qu'il y a de plus juste sur les pirates des temps anciens, reste qu'il y a des stéréotypes qui dominent et qui sont attendus ! D'autre part, à la suite de la découverte d'une lettre codée de Charles Quint (XVIe s.), j'interviens auprès d'une cryptologue pour expliquer le contexte de l'usage des codes à l'époque moderne.

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